Quels sont les niveaux de BIM ?

Explorez les niveaux du BIM, de BIM niveau 0 à BIM niveau 3, et comprenez comment ils contribuent à améliorer la gestion des projets de construction.
niveaux de BIM infographie

Dans le contexte de la modélisation des informations du bâtiment, un « niveau » fait référence à une méthode de travail respectant un ensemble d’exigences ou de critères qui définissent le degré d’utilisation de la technologie et des processus BIM dans un projet / une organisation. Ces niveaux sont communément appelés « niveaux de maturité BIM » suivant la définition des PAS (Publicly Available Specification) 1192.

Chaque niveau BIM représente une étape différente dans l’adoption et la mise en œuvre du BIM dans un projet de construction. Tout niveau suivant se base sur le précédent et est augmenté d’exigences supplémentaires. Le niveau de maturité d’un mandataire ou le niveau BIM d’un projet sont deux choses bien distinctes. Le niveau BIM s’étend du niveau 0 au niveau 3 et la maturité BIM d’un mandataire est définie selon l’intégration des processus BIM dans son fonctionnement. Attention à ne pas confondre également le niveau de maturité et le niveau de détail d’informations ou de modélisation (LOI & LOD) qui concernent la maquette et les objets.

De cette manière, les parties prenantes peuvent mieux comprendre les opportunités et les défis associés à l’adoption du BIM et peuvent également planifier les prochaines étapes pour atteindre un niveau de maturité plus élevé.

Les origines des niveaux de maturité

Les niveaux de maturité BIM ont été développés par le Building Information Modeling Task Group, créé en 2011 par le gouvernement britannique comme étant la résultante des différents travaux précédant (CPIC, AVANTI, BS1192) soit 10 années de recherche, dans le but d’encourager l’adoption du BIM dans l’industrie de la construction. Le groupe de travail était composé de représentants de l’industrie de la construction, de l’enseignement supérieur et des organismes gouvernementaux entre autres.

Ce groupe a publié un rapport intitulé « Construction Strategy 2011 », sous la forme d’une feuille de route pour l’adoption du BIM dans le secteur de la construction au Royaume-Uni. Le groupe y présente quatre niveaux de maturité BIM que nous connaissons aujourd’hui, en y définissant les exigences et les critères pour chaque niveau.

Les niveaux de maturité BIM ont rapidement été adoptés par l’industrie de la construction à l’échelle mondiale en raison de leur utilité afin de standardiser les méthodes de travail collaborative. Ces niveaux ont depuis été utilisés comme base pour le développement de normes BIM internationales telles que l’ISO 19650, qui définit les étapes et les exigences pour la gestion des données d’édifices à l’aide du BIM entre autres.


Les quatre niveaux du BIM


BIM Niveau 0

Le BIM de niveau 0 est le premier niveau, il fait référence à l’absence de toutes dimensions BIM. À ce stade, les données relatives au projet sont créées et stockées en format 2D tels que des dessins CAO (conception assistée par ordinateur) et des fichiers PDF. Les livrables sont transmis dans des formats d’échanges standards tels que DWG. Il n’y a pas d’échange de DATA structurée entre les acteurs du projet et les tâches sont effectuées individuellement, avec des procédures manuelles. Le stockage et la gestion des données n’est pas commune et est archivé sur le serveur / espace de stockage de l’entreprise émettrice. Tout comme un dessin à la main, une ligne n’est rien d’autre que sa représentation graphique et ne contient aucune information complémentaire si ce n’est le texte éventuellement rajouté par le dessinateur.

Bien que la connaissance du BIM augmente de manière exponentielle ces dernières années, la majorité des pays du globe n’ont pas un secteur de la construction suffisamment développé pour l’y intégrer. Par conséquent aujourd’hui, le niveau le plus utilisé à l’échelle mondiale est le niveau 0.


BIM Niveau 1

Le BIM de niveau 1 se démarque de son prédécesseur le niveau 0 par l’usage de la modélisation en 3D afin d’obtenir une représentation de la géométrie de l’édifice, entre autres. Pour ce qui est des données du projet des différents intervenants (Architecte, Ingénieurs Civil et technique, etc), la nature des informations transmises se limite à des informations standards telles que la géométrie, la position des éléments, les niveaux de sols, toitures etc. Le format de transmission des informations est lui aussi différent car il permet une interopérabilité sous format type IFC (Industry Foundation Classes) pour faciliter la collaboration. Toutes ces nouvelles méthodes nécessitent un cadre et pour cela des travaux et projets ont été menés afin de déterminer les bonnes pratiques à suivre.

Durant plusieurs années, un groupe de personnes travaillant sur le projet « Avanti Phase 2 » a exploré le potentiel du BIM dans le bâtiment, notamment les principes et les processus pour la conduite de l’information dans les projets de construction de 2001 à 2004. Ces travaux de recherche sont devenus par la suite une base au développement de la norme Britannique BS1192. Cette dernière, révisée dernièrement en 2016, traite le management de l’information durant tout le cycle de vie de l’édifice, les formats d’échange, la convention de nommage des fichiers pour les structurer etc.


BIM Niveau 2

Le BIM de niveau 2 implique une collaboration plus poussée entre les parties prenantes du projet grâce à l’utilisation d’une plateforme de collaboration commune appelée CDE (Common Data Environment). Les modèles 3D sont créés pour chaque discipline et combinés en un seul modèle. Les informations peuvent être échangées via la maquette et restent disponibles en ligne (SaaS : Software as a service), sans restriction à condition que chaque acteur ait uploadé son avancement. Le stockage des modélisations 3D sur la plupart des CDE permet à chaque utilisateur de consulter / visualiser les modèles grâce à un viewer intégré sans pour autant posséder un logiciel de modélisation quelconque.

Ce niveau de collaboration au sein d’un projet de construction permet l’exploitation de la maquette numérique sur d’autre sujet que la conception et son cycle de vie tel que :

  • L’AIM (Asset Information Model) à Gestion et exploitation des données relatives à la gestion de patrimoine
  • Le SIM (Spatial Information Model) à Gestion et exploitation des informations géospatiale pour l’exploitation du bâtiment
  • Le FIM (Facilities Information Model) à Gestion et exploitation des informations pour la maintenance de l’ouvrage
  • Le BSIM (Building Services Information Model) à Gestion et exploitation des informations relatives à la consommation et l’utilisation de l’énergie du bâtiment
  • Le BrIM (Bridge Information Model) à Gestion et exploitation de toutes les informations liées à un ouvrage d’art type pont / viaduc durant tout son cycle de vie en passant par la maintenance de l’ouvrage.


BIM Niveau 3

Le BIM de niveau 3 est le niveau le plus haut dans la collaboration à ce jour. Ce dernier implique l’exploitation de modèles de données partagés ainsi qu’une collaboration en temps réel entre les différents acteurs du projet. Deux méthodes de travail se distinguent alors, la première consiste à collaborer sur un seul et même modèle central et la deuxième passe par l’emploi d’un CDE.

Pour la première, chaque mandataire pour alors synchroniser sa maquette pour appliquer et télécharger les dernières modifications des autres mandataires. Avec la deuxième méthode, chaque partie prenante crée sa propre maquette (en close BIM) et upload celle-ci sur un CDE comme lors du BIM de niveau 2. La différence est que sur ce CDE les maquettes sont connectées entre elles. Ainsi, lorsqu’une personne upload sa maquette, une autre entreprise peut télécharger les modifications qui seront automatiquement intégrées à sa propre maquette à la manière d’une synchronisation.

L’exemple du projet de la Bistoquette, ou nous réalisons en close BIM une collaboration de niveau 3 sur les corps d’états technique est aujourd’hui possible grâce entre autres au déploiement massif d’un réseau fibré ce qui permet une meilleure coordination, notamment sur les projets plus communs.


Conclusion

Pour conclure, il existe 4 niveaux de collaboration BIM qu’il ne faut pas confondre avec la maturité BIM d’une entreprise. Le niveau de maturité d’une entreprise se définit par un ensemble d’indicateurs tels que sa maîtrise des processus BIM ou encore son niveau de collaboration pour ne citer que ces deux. Ces niveaux ne sont pas applicables à un pays car l’échelle ne correspond pas, il faut qu’un projet soit visé durant l’étude ou encore une organisation (Maîtrise d’Ouvrage).

Concernant le déploiement du BIM en Suisse, il reste relativement limité par rapport à d’autres pays européen. Néanmoins, le gouvernement suisse reste engagé à promouvoir l’emploi du BIM dans la construction, ce qui devrait contribuer à une adoption plus large dans un avenir proche. Du point de vue de Link-BIM, l’intégration du BIM au sein des ouvrages du plus complexe (Clinique de Genolier) au plus courant (Amandolier 21) se démarque du fait de son intérêt certain à l’intégration des projets d’un point de vue financier mais aussi technique et temporel. L’ensemble des projets que nous réalisons sont fait en BIM de niveau 2 à 3.

Au vu de l’évolution du BIM, nous nous sommes posé la question d’un éventuel niveau 4. Quelles seraient ces contraintes ? Améliorations ? Évolutions ? Dans un premier temps, il nous paraît évident que la prochaine étape est la décentralisation totale des solutions s’approchant de prêt ou de loin des processus BIM. Une méthode de travail complètement hébergée en ligne par le biais de SaaS avec par exemple Forge pour la modélisation ou encore les solutions ACCA Software avec l’instantanéité des modifications. Ces nouvelles méthodes permettraient une exécution en ligne sans synchronisation nécessaire car il s’agirait d’actions en temps réel et en simultané tout comme les solutions Excel ou Word partagées online. Et vous, quelle serait votre version du 4ème niveau ?

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Thomas Boukhari
Thomas Boukhari est le CEO de Link-BIM, société spécialisée dans la digitalisation des bâtiments afin d’en proposer un rendu visible en 3D. Cette société innovante a pour but de faciliter et rendre accessible le BIM à tous les acteurs du bâtiment. Les services de la compagnie pensés pour les promoteurs, entreprises générales et totales, ingénieurs CVSE, ou architectes, vont du BIM management à la modélisation CEA et CET, du scan 3D au configurateur PPE en passant par de l’AMO BIM ou de la BIM coordination.

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